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Entekhno et Laïko, les frères ennemis – première partie


A la fin des années 1960 est apparu en Grèce un nouveau mouvement musical, tirant son inspiration de la version occidentalisée du rebetiko développée par Vassilis Tsitsanis. Dénommé Entekhno, c’est-à-dire « chanson d’art », ce style voulait fusionner l’attrait du rebetiko en en gommant les traits les plus orientaux par des arrangements inspirés de la musique classique occidentale, et en en replaçant les thèmes trop louches ou trop populaires par des textes plus littéraires, fournis par la crème des écrivains modernes grecs. Avançant à contre-courant de la perte de vitesse que connaissait le rebetiko, alors boudé par les classes moyennes et honni par les classes dirigeantes, des compositeurs comme Mikis Theodorakis et Manos Hatzidakis vont le prendre pour inspiration et en faire des adaptations pour piano et grand orchestre, ne gardant somme toute du style que son esprit et une certaine humeur nostalgique.

 

Cette nouvelle musique sophistiquée remettra le bouzouki à l’honneur et propulsera de grandes figures de paroliers comme Nikos Gatsos ou Manos Eleftheriou, mais s’éloignera dramatiquement des traits les plus typiquement grecs de la musique du pays, en abandonnant notamment les échelles modales qui avaient régi les traditions grecques depuis l’Antiquité. Le genre connaîtra également un grand succès en tant que musique de film, avant de dégénérer lentement en une forme de muzak, de ballade passe-partout. (BD)

(Suite dans le chapitre suivant)


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