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La Crète, un labyrinthe musical


Photo de Yiannis Bromirakis

La Crète possède une place à part dans la culture grecque. L’île est non seulement la plus grande et la plus peuplée de toute la Grèce maritime, mais elle est également le berceau de la civilisation minoenne, aujourd’hui reconnue comme la plus ancienne civilisation d’Europe. La musique traditionnelle crétoise, comme partout ailleurs en Grèce, est associée à la danse, mais elle est en outre étroitement liée à la poésie, notamment au mantinadas, des couplets en rimes hérités de la poésie médiévale, parfois écrits (et alors fréquemment emprunté à l’Erotokritos, le classique de la littérature crétoise) mais aussi improvisés, comme la musique qui les accompagne. Les mélodies appelées kontilia, sont souvent comparées au blues pour leur structure, et sont interprétées le plus souvent au violon ou la lyra, secondés par le luth laouto, la mandoline ou l’oud, et la cornemuse askomandoura.

 

Les plus anciennes musiques de l’île trouvent leur origine dans la musique byzantine, et la lyra typique de la Crète, comme la lira de Calabre ou la gadulka de Bulgarie, est une des descendantes de la lyre antique. Les croisades et les invasions ottomanes apporteront chacune d’autres influences musicales, franques, vénitiennes, génoises comme turques, qui se mêleront pour former la musique crétoise moderne. Au côté des chants traditionnels et des danses guerrières vont progressivement se développer de nouveaux répertoires urbains comme le tabachaniotika, un style souvent comparé au rebetiko d’Asie Mineure et du Pirée, pour leurs thèmes tragiques et leur association avec le monde des cafés et des fumeries de haschich. Parmi les interprètes les plus connus figurent le joueur de boulgarí Stelios Foustalieris (1911–1992), le joueur de bouzouki Nikolis Sarimanolis, Antonis Katinaris, Mihalis Arabatzoglou ou encore Nikos Gialidis.

 

Les premiers défenseurs de la musique traditionnelle crétoise ont été Andreas Rodinos, Yiannis Bernidakis, Stelios Koutsourelis, Efstratios Kalogeridis, Kostas Papadakis, Kostas Mountakis et Thanassis Skordalos.

 

Dans les années 1960, des musiciens tels que Nikos Xylouris ou Yiannis Markopoulos ont fusionné la musique folklorique crétoise avec des techniques modernes, au grand dam des puristes, et ont lancé un mouvement très populaire de renouveau folk. D’autres musiciens les rejoindront, comme Psarantonis (alias Andonis Xylouris, frère de Nikos et Yannis, et père de Giorgos, du duo Xylouris/White), Charambolos Graganourakis, Vasilis Skoulas, Loudhovikos tou egeou, le groupe Hainides ou encore Ross Daly, musicien anglo-irlandais installé en Crète depuis de nombreuses années. (BD)


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