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Le dimotika et la musique du Nord


Le terme dimotika recouvre plusieurs genres de musiques traditionnelles grecques. On peut y distinguer deux grands groupes: la musique des îles, également appelée nisiotika, et la musique du continent, comprenant la Grèce centrale, l’Épire, la Thrace et la Macédoine. Ces dernières régions ont une longue tradition musicale, remontant souvent jusqu’à l’Antiquité, mais une grande partie du répertoire est avant tout issu de la période de l’occupation ottomane et de la guerre d’indépendance. C’est particulièrement le cas du klefiko, un ensemble de chansons célébrant les klephtes, à l'origine des bandits des montagnes, passés dans la légende populaire comme des rebelles volant aux riches pour donner aux pauvres, mais surtout comme des patriotes, pour leur lutte de guérilla contre le pouvoir turc. Les chansons qui leur sont consacrées leur prêtent un courage et une force surhumaine.

 

Un autre cycle de chansons historiques plus ancien, dénommé acritique, célèbre les akrites, les soldats qui au 9ème siècle défendaient les frontières de l'Empire Byzantin.  Ils vivaient dans les provinces proches des frontières orientales de l'empire, et avaient à lutter principalement contre les raids de la cavalerie légère turque, dans une guerre alternant pendant plus de trois siècles les escarmouches et les embuscades.

 

Outre l’influence des musiques turques, le dimotika emprunte également des éléments aux autres traditions des Balkans, et la région a connu un important mélange de populations grecques, thraces, bulgares, albanaises et rom. Les Albanais de Grèce, les arvanites, assimilés depuis le Moyen-Âge, ont ainsi intégré leurs musiques et leurs chants dans le tronc commun de la musique traditionnelle grecque. Les instruments principaux du dimotika, avec des variantes régionales, sont généralement la clarinette klarino, la guitare, le luth laoùto, le violon, le tambour toumberleki et le tambourin défi. La plupart des musiques accompagne la grande variété des danses grecques, dont les plus répandues sont le zeibekiko, l’hasapiko, l’antikrystos, et bien sûr le syrtaki. Ce sont généralement des danses de groupes, exécutées en cercle.

 

Parmi les particularités régionales, il faut citer les polyphonies pentatoniques d’Épire, les fanfares de Macédoine, et les musiques thraces pour la flute kaval ou la cornemuse gaïda, ainsi que les ensembles tsiganes associant le hautbois zourna et le tambour daouli. Plusieurs instruments ont été introduits plus récemment par des réfugiés d’Asie Mineure, comme l’oud oύti ou la lyra qui accompagne la pyrihios, la danse de guerre pontique. (BD)


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