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Musique de la Grèce antique et musique byzantine


L’essentiel de ce que nous savons sur la musique de la Grèce antique nous a été transmis à travers un grand nombre de représentations (sculptées ou peintes) de musiciens et de leurs instruments. Divers fragments de textes comportant des notations musicales, ainsi que des traités de théorie musicale complètent le portrait même si on ne peut aujourd’hui qu’essayer de deviner la forme réelle et le son de la musique antique. On sait par contre l’importance de celle-ci dans la vie sociale et religieuse de l’époque, et la place qui lui était accordée dans l’éducation des jeunes garçons. De par sa fonction officielle dans les cérémonies rituelles et son impact supposé sur les mœurs, elle a très tôt été codifiée et réglementée, Platon insistant par exemple sur l’obéissance à des règles strictes pour « lutter contre l’anarchie des poètes. »

 

S’il n’est parvenu jusqu’à nous que très peu d’œuvres musicales, nous avons par contre un héritage très important d’instruments remontant à cette période. Beaucoup d’instruments occidentaux modernes sont ainsi descendants directs de modèles grecs antiques. On peut retracer leur origine jusqu’à la lyre, les luths pandura et kithara, le hautbois aulos, le flûte de pan syrinx, la trompette salpinx, l’orgue à eau hydraulis et de très nombreux autres.

 

La musique byzantine a hérité de cet instrumentarium, ainsi que des différents modes antiques de l’harmonikai. Elle comprend notamment une importante tradition de musique de cour et de musique liturgique, développée pendant près d’un millénaire depuis l’établissement de la capitale de l’empire à Constantinople en 330 jusqu’à sa chute en 1453. Principalement monodique, elle se base sur le modèle hellénistique mais aussi sur des influences provenant des villes grecques d’Egypte (Alexandrie), d’Anatolie (Ephèse) et de Syrie (Antioche). Une synthèse entre la musique byzantine et la musique persane à partir du 7ème siècle donnera naissance à la musique arabe, et l’Empire Ottoman conservera beaucoup de traditions musicales d’origine byzantine, qui se transformeront pour donner ce qu’on considère à présent comme la musique classique ottomane.

 

Le terme « musique byzantine » est aujourd’hui souvent limité à la musique liturgique de l’église orthodoxe, en opposition au chant grégorien adopté par l’église catholique, mais la région connaissait également une tradition de musique populaire qui perdurera jusqu’aux cafés-chantants de Constantinople ou Smyrne du début du XXème siècle, où naîtra le rebetiko.

 

Byzance et son histoire inspireront également de nombreux cycles de chansons, parmi lesquels les acritiques, célébration des gardes-frontières de l’Empire, et la tradition de chants lamentant la chute de Constantinople, et les luttes perdues face aux Francs, aux croisés, aux Vénitiens et finalement aux Turcs. (BD)


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