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Le fado des années 1990 à aujourd’hui – un revival


Mariza en concert à Cambridge (Royaume-Uni), 2004, une photo de Bryan Ledgard (via wikicommons)
Après une période difficile, le fado retrouve une nouvelle popularité à partir des années 1990, avec l’émergence d’artistes comme Mariza, Dulce Pontes ou Antonio Zambujo qui séduisent les publics du monde entier.

Paradoxalement, la perte de popularité du fado durant les années 1970 et 1980 a permis au style d’évoluer, de créer un terrain propice aux expérimentations, tout comme au début du 20e siècle. Au début des années 1990, le style connaît une renaissance et voit l’émergence progressive d’une nouvelle génération de chanteurs et chanteuses qui sont nés à la fin ou après la dictature et qui n’ont pas subi ses influences néfastes. La forme classique du chanteur accompagné de guitarra est toujours d’actualité mais de nombreux artistes ajoutent des instruments, parfois même un orchestre entier ou des synthétiseurs et autres sonorités électroniques. Ils incluent également des influences venues du monde entier, de l’Afrique au Brésil, de la soul à la pop.


Le groupe Madredeus, mené par Teresa Salgueiro, avait annoncé cette nouvelle voie dès les années 1980. Ce n’est pas à proprement parler un groupe de fado même si son répertoire s’en inspire. L’ensemble a créé son propre style, incluant des morceaux traditionnels, de la pop et de l’électronique. Cette nouvelle chanson s’est révélée immensément populaire au Portugal et à travers le monde qui était alors balayé par la vague de la world music.


Au début des années 1990, la chanteuse Mísia est une des premières artistes à s’intéresser à nouveau au fado classique, qu’elle interprète d’une manière inédite et assez sophistiquée, plaisant particulièrement à un public international. A la même époque, Dulce Pontes représente son pays à l’Eurovision et entame par la suite une carrière qui oscille entre fado et pop. Le succès international de ces artistes a poussé les Portugais à s’intéresser à nouveau à ce style un peu délaissé dans leur pays.


C’est un concert en hommage à Amália Rodrigues en 1999 qui a réellement remis le fado sur le devant de la scène au Portugal. Mariza a marqué les esprits et a vu sa popularité se développer à partir de ce moment-là. Ce récital lui a permis de montrer ses talents en fado classique, un art qu’elle avait toujours pratiqué. Par la suite, elle a sorti de nombreux albums avec des chansons aux influences diverses, du jazz au gospel, des musiques africaines et brésiliennes aux musiques classiques, mais toujours avec un ancrage dans la tradition.


Depuis sont apparues sur la scène Cristina Branco, Katia Guerreiro, Ana Sofia Varela, Mafalda Arnauth, Ana Moura, Joana Amendoeira ou encore Lina qui a collaboré avec Raül Refree. Certaines sont des fadistas très fidèles au style ancien, d’autres mélangent les styles. Des chanteurs comme Pedro et Helder Moutinho et Antonio Zambujo sont également devenus très connus.


Aujourd’hui, il n’y a plus un seul fado, mais une multiplicité de styles qui s’en inspirent et qui s’écoutent partout dans le monde. (ASDS)


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