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Catalogne – les sardanes et les coblas


Sardanes en Catalogne
La sardane est une danse traditionnelle de Catalogne. Elle se danse en ronde et possède une signification particulière pour les habitants de la région.

Les origines de la sardane sont confuses et les commentateurs les plus enthousiastes la font remonter à une danse lunaire antique pratiquée par les anciens Ibères. Si cette filiation est peu probable, on trouve par contre des analogies entre la sardane et le contrapàs, dansé dans la région dès le 16e siècle, qui possède des pas similaires. La forme de la sardane, telle que nous la connaissons aujourd’hui, a été fixée au milieu du 19e siècle, durant la période de la Renaixença, un mouvement romantique nationaliste et culturel catalan. Elle a notamment été orchestrée par le chorégraphe Miquel Pardas, sur base de danses régionales existantes, et par le musicien Josep Maria Ventura (dit Pep Ventura). Parmi les compositeurs notables, on peut citer Max Havart, Olivier Marques, Antoni Agramont, Enric Morera, Josep Serra, Ramon Serrat, Joaquim Serra, Juli Garreta, Josep Saderra, Manuel Saderra i Puigferrer, Emili et Conrad Saló, Narcis Paulis, Tomas Gil Membrado, Montserrat Campmany i Cortés ou encore Manuel Oltra i Ferrer. 


La musique du même nom qui accompagne la sardane est interprétée par des ensembles appelés coblas. Ces formations comptent entre onze et treize musiciens, jouant principalement des instruments à vent et des tamboris (un petit tambour d’une dizaine de centimètres de diamètre, attaché au coude gauche du musicien, qui joue la flûte de la main gauche et frappe le tambour de l’autre main avec une baguette appelée broqueta Parmi ces instruments à vent figurent des hautbois spécifiquement catalans : les tenores (longs et graves) et les tibles (courts et aigus), ainsi que des flûtes flabiol. Des cuivres, moins typiques de la région, s’ajoutent à l’orchestre : trompettes, trombones à piston et fiscorns (un bugle de la famille du saxhorn) ainsi qu’une contrebasse.


La sardane se danse en cercle, et les participants, hommes et femmes alternés, se tiennent par la main. Les danseurs sont de préférence en nombre pair, mais cette règle n’est pas fixe et des spectateurs s’ajoutent parfois de manière spontanée à la ronde. Elle alterne des séries de pas courts (tirada de curts) dansés avec les bras vers le bas et des séries de pas longs (tirada de llargs) dansés avec les bras levés à hauteur des épaules. Ces séries sont précédées par une introduction au flabiol, et terminées par un coup final qui marque la fin de la danse. Un intermède au flabiol, non-dansé, annonce les dernières mesures. 


La sardane s’est imposée au milieu du 19e siècle comme « la danse des Catalans » et a acquis dès cette époque une résonnance particulière, quasi patriotique, pour la région. Ce lien avec le nationalisme catalan l’a fait interdire par la dictature de Miguel Primo de Rivera dans les années 1920. Contrairement aux idées reçues par contre, malgré ses attaques répétées contre la langue et la culture catalane, le régime de Franco a toléré la sardane, en tant qu’expression folklorique, jugée inoffensive en dépit de sa forte signification pour la région.


Aujourd’hui la sardane est toujours dansée en Catalogne, tant par des groupes « typiques » en costumes folkloriques, que par des ensembles plus modernes, en tenue de ville ou en vêtements de tous les jours. Elle est jouée et dansée lors de toutes les occasions festives, et donnent souvent lieu à des rondes spontanées, les spectateurs du public s’ajoutant généralement aux cercles formés par les danseurs. (BD)


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