Le Pays basque – des instruments emblématiques et une tradition chantée
Chanson traditionnelle , Musique traditionnelle , Espagne , Pays basque
05 mai 2025

Le Pays basque s’étend des deux côtés des Pyrénées, en France et en Espagne, et a conservé une culture ancienne et une langue spécifique qui est antérieure à celles du groupe indo-européen et complètement différente. Cette langue est un marqueur important de l’identité locale et a été interdite pendant la dictature de Franco. La musique possède des traits spécifiques mais a également subi des influences diverses venant autant du nord et du monde celtique que de la Méditerranée et de la culture arabe. Les Basques jouent des instruments traditionnels anciens comme le txistu, l’alboka et le txalaparta et ont leur propre version de l’accordéon. Ils sont en général joués lors de festivals, dans le cadre de danses et de musique processionnelle.
Le txistu ou txirula est un genre de flûte à bec à trois trous. Il se retrouve autant dans le contexte rural qu’urbain, souvent pour accompagner les danses rituelles ou non-rituelles, et il est le plus souvent joué à la main gauche, tandis que la droite frappe à l’aide d’un bâton une percussion ttun-ttun (tambour à cordes) ou tamboril (petit tambour en peau). Parfois, ces musiciens txistulari se rassemblent en groupes ou banda. Cette combinaison entre flûte et percussion jouées par la même personne est typique de la région.
Originaire du Pays basque, mais répandue dans d’autres régions d’Espagne où il porte en général le nom de gaita, l’alboka est une double clarinette pouvant jouer six notes. Son nom vient de l’arabe al-bûq qui veut dire trompette ou cor. Il possède une forme particulière, composée de deux chalumeaux en roseau percés de trois et cinq trous respectivement, et de deux cornes aux extrémités, l’une formant l’embouchure et l’autre le pavillon. Le musicien utilise la respiration circulaire, obtenant ainsi un son continu similaire à celui d’une cornemuse. Il accompagne en général un chanteur qui joue en même temps du tambourin dans un répertoire de chansons et danses.
La dulzaina est un genre de hautbois de forme conique utilisé lors de fêtes et célébrations. Il se retrouve dans diverses régions d’Espagne, et donc également au Pays basque. Il est en général joué par paires, et accompagné d’un tambour ou tambourin pandero ou pandereta.
Le txalaparta est un instrument assez particulier, qui ne se trouve que dans la région, et qui semble relativement primitif. Des planches en bois longues d’environ deux mètres sont posées sur un support ; elles sont frappées par deux musiciens tenant des bâtons et placés soit de part et d’autre de l’instrument, soit du même côté. Chacun a une fonction particulière et interprète sa partie. Cette musique est improvisée et s’accélère au fur et à mesure du morceau. Traditionnellement, il est joué de nuit, pour des fêtes et mariages, mais aussi lors des funérailles ou lors de la fabrication du cidre. Il était quasiment tombé dans l’oubli mais il a été redécouvert au milieu du 20e siècle. Le toberak est une variante et est composé de barres en acier tenues par des cordes.
Le trikitixa est une forme locale d’accordéon diatonique. Les musiciens se sont approprié les répertoires du txistu, de la dulzaina et de l’alboka et sont en général accompagnés de tambourin, et parfois de voix. Arrivé au Pays basque à la fin du 19e siècle, cet accordéon a connu une forte popularité durant une grande partie du 20e siècle, malgré l’opposition du clergé qui le considérait comme un instrument du diable poussant les gens à danser de manière trop rapprochée. Les autorités de l’époque quant à elles l’avaient exclu des festivités officielles au profit du txistu, considéré comme plus traditionnel.
Les Basques se rassemblent également en grands chœurs d’hommes et des troubadours nommés bertsolari transmettent la tradition orale et improvisent des chansons très complexes dans le cadre de compétitions. Ces chants varient fortement en longueur mais les phrases de chaque strophe ont un nombre de syllabes déterminé à l’avance, variable selon les formes (entre 6 et 10). Les textes sont également très variés, allant de sujets politiques à des histoires sexuelles pleines d’humour. Traditionnellement, ils étaient interprétés par les hommes, mais aujourd’hui de plus en plus de femmes deviennent bertsolari. (ASDS)
À Médiathèque Nouvelle
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MO7013 Zubigainekoa: Fest. Mus. Of The Basques, Navarra & Hasparren Pan Records, 2001. Enregistrement 1988-1989.
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MO7014 Spanish Recordings : Biscay And Guipuzcoa Rounder Records, 2004. Enregistrement 1952-1953.
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MO7007 Betiko Trikitixa Elkar, 1994. Enregistrement 1975-1993.
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MO7127 Jean Mixel Bedaxagar, Otea Lili Denean Elkar, 1995.
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MO7132 Juan Mari Beltran, Arditurri Elkar, 2002. Enregistrement 2001.
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MO7510 Korrontzi, Korrontzi. Accordion Music From Basque Country Nubenegra, 2006. Enregistrement 2005.
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MO7673 Oldarra, Euskal Herri - Terre Des Basques Warner Brothers, 2000.
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MO7780 Jon Eta Aitor Sarasua, Fauna Txiki Bat. Bertso Berritan Elkar, 1995.