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Griko - culture des minorités grecques du sud


Grico gruppo culturale del Salento, Puglia, Italia (photo : Jebwalwhales, via wikipedia)
Le sud de l’Italie a été le site de nombreuses colonies grecques depuis l’Antiquité jusqu’au Moyen-Âge, et il s’y trouve encore aujourd’hui une communauté d’origine grecque, parlant une variante de la langue appelée Griko, Grec Italiote, Katoitaliotikà (du grec : Κατωιταλιωτικά, "italien du sud") ou Grekanika.

Cette communauté se retrouve en Sicile, en Calabre et au sud des Pouilles (dans la région de Salento) où elle faisait historiquement partie d’une région appelée Magna Grecia. La population Griko ou Grico a été formée par plusieurs vagues d’immigration successives, débutant au VIIIème siècle avant notre ère avec les premières colonies grecques et se poursuivant jusqu’au XIVème siècle avec l’arrivée des Byzantins chassés par les conquêtes ottomanes. Elle représente aujourd’hui environ 40 000 personnes dans la province de Salento et 2000 en Calabre. Cette population a été entièrement italianisée mais a su préserver son héritage grec, sa langue et sa culture, et est officiellement reconnue comme minorité ethnolinguistique au même titre que les communautés albanaises ou slovènes d’Italie. Elle voit toutefois de plus en plus sa jeunesse se détourner de la culture griko et se tourner vers la langue et la culture italienne. Le roots revival qui a fait renaître les musiques traditionnelles de toutes les régions d’Italie s’est également intéressé à la culture griko, et la musique des deux principales communautés a été le sujet d’étude de la part de nombreux chercheurs et musiciens depuis les années 1970. Ettore Castagna, du groupe Nistanimera, a ainsi participé à la redécouverte de la lira, l’ancien violon-lyre de Calabre, tandis que Valentino Santagati s’intéressait à la chitarra battente, cousin baroque de la guitare. De nombreux groupes ont exploré le répertoire de chansons du folklore griko, ou ont écrit de nouveaux morceaux en dialecte griko, comme Xicrò, Re Niliù, Agora, Phaleg, ou les déjà mentionnés Nistanimera, en Calabre, et Terranima, Canzoniere Grecanico Salentino, Rosapaeda ou encore Ghetonia, dans les Pouilles. (Benoit Deuxant)


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