Mondorama

Son nom dérive probablement du grec symphonia  qui désigne des sons émis simultanément. Les chercheurs s’affrontent quant à ses origines, ainsi que sur le fait de savoir si toutes les cornemuses, de l’Écosse au Portugal, ont une source commune. La zampogna italienne a été reliée à l’aulos grec, un hautbois généralement à anche double, adopté par les Latins pour qui il symbolisait la syrinx, la flûte du dieu Pan. D’autres musicologues lui attribuent une naissance au Moyen-Orient. Pastoral à l'origine, l’instrument a diversifié son répertoire au cours des siècles pour se voir employé dans la musique militaire, la musique de cour, l’accompagnement de danses folkloriques et de célébrations religieuses, principalement durant les festivités de Noël. Il existe de nombreuses variantes de l’instrument appelées selon les régions baghèt, müsa, piva emiliana, caramuncia ou encore cornetto, et qui ont toutes en commun un hautbois à anche double ou à anche simple, appelé le chanteur, et un certain nombre de bourdons à tonalité fixe, le tout relié à un réservoir traditionnellement confectionné en peau de chèvre. Ce réservoir permet un jeu continu (selon le même principe que le souffle continu, ou le souffle circulaire). Le joueur de zampogna est souvent accompagné par un autre musicien jouant de la ciaramella (sorte de petit hautbois). La zampogna a traversé le temps et possède aujourd’hui son musée, le Museo della Zampogna, dans la ville de Scapoli (dans la région de Molise). Elle fut un des instruments remis à l’honneur par le folk revival italien de groupes comme Re Niliu, de Calabre. Les nombreux festivals qui lui sont consacrés à travers l’Italie témoignent de sa vitalité inaltérable. (Benoit Deuxant)