Mondorama

Les voies de communication qui les relient ont rendu ce territoire culturellement homogène, les quatre provinces possèdent une tradition musicale commune, et partagent un grand nombre d’instruments et de danses traditionnelles. Le répertoire des musiques du Nord était autrefois principalement interprété lors des fêtes populaires où l’on dansait au son de l’accordéon et du piffero, une sorte de hautbois typique de la région. La plupart des danses étaient des danses de couple, valses, polkas et mazurkas, mais il existait également des danses de groupe, exécutées en cercle comme la piana, la monferrina ou l’alessandrina. Il existait de plus une multitude de chansons, dont certaines fort anciennes, qui rythmaient les moments de la journée et les étapes de la vie.

Les changements socio-économiques du XXème siècle ont considérablement modifié le mode de vie traditionnel, et l’urbanisation et l’exode rural ont progressivement fait disparaître les coutumes et le folklore local. Il fallut attendre le revival folk des années 1970 pour qu’on redécouvre ces traditions, et un grand nombre de musiciens se sont basés sur les recherches entamées une vingtaine d’années auparavant par des ethnomusicologues comme Diego Carpitella ou Alan Lomax. De nombreux groupes comme Baraban (de Lombardie), La Ciapa Rusa, Tre Martelli, La Lionetta (du Piémont), Calicanto (de Vénétie), Enerbia, I Musetta (d’Émilie-Romagne) ou encore La Rionda (de Ligurie) ont ainsi ressuscité un important répertoire de chansons paysannes et ont réintroduit des instruments presque disparus comme la vielle à roue, le piffero ou la müsa, sorte de musette, cornemuse des Apennins. (Benoit Deuxant)