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Sicile - défense et illustration de la langue sicilienne


Taormina (Photo by Federico Di Dio photography on Unsplash)
Bien qu’elle constitue une des principales régions autonomes de la république italienne, la Sicile est tout autant héritière des cultures grecques, arabes et espagnoles que des traditions de la péninsule.

Son histoire mouvementée lui a offert une culture métissée où le chant se pare des mélismes arabes et byzantins et où les instruments apportés par les Normands et les Vandales rencontrent ceux des Grecs et des Phéniciens. La lyre, ici rebaptisée mariòlu, ou la flûte zufolo cohabitent ainsi avec des arrivants plus récents comme l’organetto ou la chitarra battente. Le tambourin, la cornemuse zampogna (ici appelée ciaramedda) et la guimbarde marranzanu sont également très présents dans la plupart des répertoires populaires, mais c’est la voix, et la chanson, qui domine la musique de l’île. La préservation et la perpétuation des traditions musicales ont très tôt été encouragées et on a vu dès les années 1920 se constituer des ensembles folkloriques, dont certains comme le Coro delle Egadi existent encore aujourd’hui. Les travaux de l’ethnomusicologue américain Alan Lomax ont grandement contribué à documenter la richesse et la variété des musiques populaires siciliennes.


De nombreux groupes contemporains poursuivent également l’exploration de ces traditions, comme les Lautari ou Taberna Mylaensis. L’important répertoire de chansons paysannes, de chants de travail (comme par les canti alla carrettiera, les chants de charretiers interprétés par les Cantori di Bagheria) et celui des cantastorie, ces chanteurs itinérants qui mettaient en musique l’histoire et l’actualité de la Sicile, redécouvert par Rosa Balistreri, Orazio Strano ou Ciccio Busacca, a également donné naissance à une abondante scène contemporaine de chansonniers et d’interprètes qui ont célébré la langue sicilienne tout en explorant les styles musicaux les plus divers, de la musique traditionnelle (Alfio Antico, Fratelli Mancuso, Matilde Politi, Carlo Muratori ou encore Mario Incudine) au jazz (Enzo Rao) en passant par la pop (Carmen Consoli ou Franco Battiato).


L’île possède en outre une riche tradition de musique religieuse où la liturgie chrétienne poursuit les anciennes lamentations funèbres à travers le chant a cappella, ainsi qu’à travers la musique des fanfares qui accompagnaient les cérémonies funéraires ou les célébrations de Noël. Ce type d’ensemble, appelé banda cherchait de plus à introduire le répertoire de la musique classique dans les musiques populaires et d’apporter la culture aux masses. Le groupe Banda Ionica est un héritier direct de ces fanfares et revisite les marches funèbres du 19e siècle et du début du 20e. (Benoit Deuxant)


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