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Musique traditionnelle – le Hua lau et le récit de l’Histoire


Danses assises, une photo de Vogensto
On considère souvent que Wallis et Futuna sont parmi les rares îles polynésiennes à avoir conservé vivantes des coutumes qui ont progressivement disparu ailleurs lors des contacts répétés avec les Occidentaux.

La domination de l’île et de sa population par les missionnaires a toutefois causé des dégâts. Les anciennes religions ont été combattues, une évangélisation forcée a balayé les traditions, la sculpture, les tatouages, les chants. Les voyages en haute-mer ont même été interdits. La volonté était d’empêcher ce peuple, autrefois composé de navigateurs émérites, de rentrer en contact avec les protestants des îles voisines. 


La culture polynésienne est revenue plus tard avec la vague tiki, en dépit de sa couleur nostalgique, et de son absence de lien avec l’activité sociale. Paradoxalement, l’isolement forcé est un des facteurs qui a préservé l’identité locale, même si on peut s’inquiéter aujourd’hui de la concurrence du wallisien et du futunien par la langue française.


La question est importante dans le domaine musical dans la mesure où la principale forme d’expression repose sur l’art oratoire, notamment dans le Hua lau, un chant polyphonique abordant des thèmes divers : l’amour, la guerre, la mort. Chantés par un groupe, parfois mixte, sur un mode appel/réponse, les textes racontent les histoires du passé comme des histoires inventées. Ils ne constituent pas forcément un répertoire fixe et les nouvelles chansons remplacent parfois les anciennes, qui tombent alors dans l’oubli. Plusieurs chants ont toutefois été préservés et écrits, mais beaucoup disparaissent « après usage ». C’est le cas notamment des chants funéraires, écrits sur demande de la famille pour une personne spécifique, et de certains chants d’actualité. On dit dans la région que « chaque liane porte son oiseau », et on trouve dans chaque village un compositeur de nouveaux chants.


La musique accompagne également la danse. Elle est interprétée avec des instruments typiques de la musique polynésienne, principalement percussions et vents. Les danses peuvent être informelles ou accompagner des cérémonies officielles. Certaines sont rythmées par des percussions que jouent les danseurs et danseuses : simples entrechocs de bâtons dans le eke, ou d’armes dans les danses guerrières - massues dans le kailao ou pagaies dans le tapaki (tā-paki à Futuna). D’autres sont accompagnées par un ensemble extérieur formé d’un chœur et de percussions, auxquels s’ajoutent parfois des ukulélés. Plusieurs danses sont exécutées en position assise, comme le niutao importé de Tuvalu ou le sasa originaire de Samoa. Elles se caractérisent par des mouvements élégants des bras et des mains. Il existe également un répertoire accompagnant la cérémonie du kava et les fêtes, comme le lakalaka. (BD)


 


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