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Chœurs professionnels et fakelore de l’époque soviétique


Ensemble folklorique géorgien Lechkhumi au Festival de Plovdiv, 2012 (une photo de Branka VV via wikicommons)
Comme dans de nombreuses autres régions sous l’influence du bloc soviétique, les musiques et chants traditionnels de Géorgie ont été arrangés et lissés pour correspondre à l’idéal communiste.

Le régime soviétique a eu une influence néfaste sur les traditions villageoises. Ils en effet voulu lisser le plus possible les polyphonies traditionnelles, en encourageant la création de chœurs d’état, souvent de grande taille, ce qui a fortement limité la part d’improvisation personnelle. Ils ont également créé des festivals et des compétitions entre groupes, ce qui a malgré tout permis de préserver certains styles comme des chants de mariages assez complexes au niveau des techniques vocales.


Les chants polyphoniques des différentes régions, sous forme arrangée, étaient alors le symbole de l’amitié et de l’unité entre peuples. Des musicologues et chefs de chœurs formés au Conservatoire National de Tbilissi s’engageaient à « former » les amateurs, les villageois à une musique standardisée et adaptée aux valeurs socialistes.


Les instruments traditionnels géorgiens ont été repris par les chœurs professionnels, les sauvant quelque part de l’oubli : le luth à trois cordes panduri (est du pays) et le luth à quatre cordes chonguri (ouest du pays).


Le chœur le plus célèbre est le Chœur Rustavi, créé en 1968 par Anzor Erkomaishvili, héritier d’une longue lignée de chanteurs géorgiens. Il a rassemblé des membres de toutes les régions du pays pour créer un style de chant le plus authentique possible, dans les limites imposées par les règles du folklore soviétique. Evidemment les concerts sont assez lissés mais l’expérience reste impressionnante. La plupart de ces groupes ont d’ailleurs continué leur carrière après l’indépendance de la Géorgie. Eastern Voices est aussi très recommandable. Erisioni, mené par Djemal Chkuaseli, continue à produire des spectacles de folklore, accompagné de danses somptueusement chorégraphiées mais s’éloignant complètement de la tradition, dans un esprit très soviétique de représentation. Mtiebi est plus intéressant et rassemble des chanteurs amateurs menés par Edisher Garakanidze. (ASDS)


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