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La polyphonie géorgienne – une introduction


Trois chanteurs au monastère de Gelati - une photo d’Anne-Sophie De Sutter (via flickr)
Quelles sont les caractéristiques des polyphonies géorgiennes ? Une définition et présentation.

Les chants traditionnels géorgiens sont marqués par la polyphonie, ce qui est d’autant plus étonnant que les pays voisins ne connaissent que l’homophonie. Leurs origines sont lointaines et mystérieuses et précèdent le développement de la polyphonie occidentale. Les premières notations ne datent que de la fin du 19e siècle, à un moment où se forment les premiers chœurs professionnels. Le répertoire qui a survécu aujourd’hui a été transmis oralement durant des siècles. Des enregistrements réalisés entre 1902 et 1914 par la Gramophone Company, qui avait alors une antenne à Tbilissi, donnent une idée des pratiques anciennes, avant qu’elles ne soient adaptées aux préceptes d’harmonisation et d’embellissement du folklore soviétique.


Les polyphonies géorgiennes sont en général interprétées par les hommes, même s’il existe des groupes de femmes. Les groupes mixtes sont rares vu que les morceaux se terminent sur une note chantée en unisson. Traditionnellement, hommes et femmes avaient des activités séparées et n’interprétaient donc pas le même répertoire : les chants de tablées par exemple sont réservés aux premiers tandis que le répertoire des secondes est lié aux rituels et coutumes, aux chants de guérison pour les enfants ou pour influencer la météo, au cycle de l’agriculture. Souvent les chants, également interprétés en solo, sont accompagnés de danses.


Les polyphonies géorgiennes sont majoritairement en trois parties mais il ne faudrait pas généraliser : il existe une multiplicité de formes, notamment des chants à quatre voix dans les provinces occidentales de Gourie et d’Adjarie. Souvent la mélodie principale est interprétée par la voix du milieu tandis que les basses la supportent et les aigus créent des mélodies qui s’entremêlent et qui sont tout aussi importantes dans l’ensemble. L’auditeur peut être dérouté et surpris par les progressions souvent inattendues des voix et leurs modulations abruptes, allant dans des directions opposées.


Trois personnes suffisent pour interpréter cette polyphonie mais elle souvent chantée par des chœurs composés de nombreux membres. Même s’il existe des groupes professionnels, tous les Géorgiens chantent et beaucoup maîtrisent les dissonances et les diverses voix dans les chansons. Les maîtres chanteurs quant à eux apportent de nouvelles variantes aux morceaux traditionnels, faisant évoluer le répertoire.  (ASDS)


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