Mondorama

La Syrie possède quelques stars opérant dans le style de la musique pop arabe, une forme de chanson très populaire trouvant ses sources dans la chanson égyptienne et la musique de film. Les interprètes à succès sont souvent reconnus à travers tout le monde arabe, quel que soit leur pays d’origine. C’est le cas de George Wassouf qui a fait toute sa carrière à Beyrouth et au Caire, mais se définit toujours comme chanteur syrien. Mais les stars les plus visibles, et parfois les plus tapageuses, sont les superdivas comme Rouwayda Attieh ou Assala Nasri. Beaucoup d’entre elles ont vu leur carrière démarrer ou redémarrer grâce à l’émission Superstars, une sorte de Pop Idol ou de Star Academy diffusée depuis le Liban dans tout le monde arabe, du Maghreb au Moyen-Orient.

La plus importante de ces superdivas syriennes a entamé sa carrière bien avant elles. Mayada el-Henawy a fait ses débuts au Caire en 1977, sous le haut patronage du légendaire Mohammed Abdel Wahab. Elle a eu le flair de suivre la modernisation qui était en cours dans la chanson arabe et passer de la tradition égyptienne de longues pièces de près de trente minutes à des morceaux progressivement plus courts, de format pop. Elle a continuellement défié les médisances et les conseils fielleux (d’Assala Nasri entre autres) qui lui proposait de prendre sa retraite parce qu’elle était « trop vieille et démodée » et parcourt aujourd’hui encore les plus grandes scènes et festivals du monde arabe. Si les controverses et scandales qui entourent les superdivas ont généralement trait à leur vie privée tumultueuse ou à leur style de vie flamboyant, Mayada el-Henawy a souvent défrayé la chronique pour des raisons politiques. Elle a ainsi été bannie d’Egypte par le gouvernement d’Anwar Sadat et celui d’Hosni Moubarak. Plusieurs pays l’ont également boycottée pour son soutien au régime de Bachar al-Assad.