Mondorama

Les musiques rituelles de Corée se répartissaient avant l’arrivée du christianisme entre confucianisme, bouddhisme et chamanisme. Quoique n’étant pas à proprement parler une religion, le confucianisme s’organise autour de cérémonies rituelles, généralement accompagnées de musique. Outre les musiques aak déjà évoquées précédemment, il faut citer les deux suites rituelles Pot'aep'yong et Chongdaeop interprétée une fois par an au Sanctuaire Ancestral à Séoul, lors du rituel chongmyo cheryak. Elles sont composées de 22 pièces d'inspiration chinoise et coréenne, et sont exécutées par deux ensembles organisés en antiphonie.

Les musiques bouddhistes sont avant tout chantées. Il en existe trois types : le sûtra, invocation accompagné de la percussion de bois mokt’ak, le hwach’ong, inspiré des traditions populaires, et le pomp’ae qui est le chant le plus important du rite coréen.

Il existe également des danses rituelles bouddhiques appelées chakpop, généralement accompagnées d’instruments à vent et de percussions.

Le chamanisme coréen, appelé muism ou sinism, est d’origine sibérienne, et est la plus ancienne religion du pays. Les chamanes sont la plupart du temps des femmes, appelées mudangs (il existe un équivalent masculin, le paksu, mais il est plus rare). Ils prodiguent des soins, communiquent avec les esprits des morts et attirent la bonne (ou mauvaise) fortune.

Le chamanisme a donné naissance à une forme musicale, le sinawi, exécutée lors de cérémonies destinées à influencer les esprits. Il est généralement improvisé par un groupe de quatre instruments (la flûte piri, le violon haegeum, et les tambours janggu et buk) même si d’autres instruments sont aujourd’hui ajoutés. Il possède des traits communs avec le pansori et le sanjo.

Les rites chamaniques des campagnes (pan gut) sont accompagnés d’une musique percussive qui a évolué en un genre propre : le samulnori, qui sera décrit dans un prochain chapitre. (BD)