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Amami, Okinawa, Miyako et Yaeyama – musiques et chants traditionnels


Temple à Okinawa, avec statue de shisa, une photo de Tzejen (via flickr)
L’archipel des Ryukyu connaît des traditions musicales et chantées bien vivantes, dans lesquelles la voix prédomine, et qui sont interprétées pour accompagner la vie quotidienne, les festivals ou les rituels.

Les 73 îles d’Amami, Okinawa, Miyako et Yaeyama forment un ensemble distinct du Japon, avec des traditions bien plus vivantes que dans le reste du pays. Elles sont souvent considérées comme exotiques avec leurs sonorités différentes, tropicales, parfois proches de celles du Pacifique. Les chansons et la musique accompagnent la vie de tous les jours ainsi que les rituels, les danses, les fêtes et festivals. La voix est prédominante, assez aigue et caractérisée par de nombreuses exclamations et ornementations. Elle est liée à la tradition de la littérature orale et est souvent accompagnée du sanshin qui marque un rythme soutenu et syncopé. Chaque groupe d’îles possède ses propres particularités.


La musique et les danses trouvent leurs origines dans les chants sacrés kamiuta interprétés encore aujourd’hui par les prêtresses qui conversent avec les esprits. Ils ont pour but d’obtenir de bonnes récoltes, des voyages en mer sans danger, la guérison des maladies ou l’arrivée de la pluie. En général chantés à cappella, ils sont parfois accompagnés d’un tambour chijin.


Miyako possède les traditions les plus anciennes et a longtemps résisté aux influences extérieures, y compris celles venant de l’île d’Okinawa. Il existe un large répertoire de chants en l’honneur des dieux et des héros interprétés lors des fêtes et festivals, des prières pour de bonnes récoltes, des chants narratifs et lyriques et des romances. Ils se démarquent par des thèmes assez tristes, liés au fait que les îles connaissent de nombreux typhons, mais ils sont très mélodiques. Traditionnellement, ils étaient interprétés a cappella et ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale que le sanshin a gagné en popularité.


Yaeyama est connu pour les chants de travail et de la vie quotidienne yunta et pour les chants de fête jiraba, en l’honneur des dieux, ainsi que pour des chants lyriques. Ils sont en général accompagnés de sanshin. Ils tendent à disparaître à cause de l’évolution de la société mais certains artistes s’en sont emparés, comme Tetsuhiro Daiku ou Yasukatsu Oshima. Tous deux sont des artistes à multiples facettes, et si certains de leurs albums sont très traditionnels, d’autres sont beaucoup plus mélangés. Daiku a intégré quelquefois des éléments de jazz et de rock et Oshima a joué dans l’Orquesta Boré qui mélange jazz et musiques du monde, et avec le groupe irlandais Altan.


A Okinawa, le style est plus doux et sophistiqué à cause de l’influence des musiques de cour, mais le répertoire est similaire à celui des autres îles : chants rituels et de fêtes, chants de la vie quotidienne et de divertissement, musiques accompagnant les danses. Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, les habitants des zones rurales de l’île se réunissaient lors de fêtes informelles nommées mo-ashibi ; elles étaient animées par des musiciens qui jouaient du sanshin pour accompagner les danses.


Le contraste est grand avec l’archipel d’Amami, situé à égale distance entre Okinawa et le reste du Japon. Cette position a eu une influence sur les traditions qui mélangent les styles japonais avec les musiques okinawaïennes, utilisant les échelles mineures du nord (ritsu) et non des îles (échelle pentatonique). Même le son du sanshin y est différent, plus aigu, et les chansons incluent de nombreux passages en falsetto. Comme dans les autres îles, il existe un répertoire assez varié : des chants de cérémonie, de travail, de divertissement, d’enfants et des chants pour les dieux interprétés par les prêtres shinto. Takeshita Kazuhira interprète la tradition tandis que Marika Yoshihara et Mizuki Nakamura (qui jouent par ailleurs ensemble sous le nom de Maricamizki) la joue de manière plus moderne mais toujours avec beaucoup de simplicité, de même que Nami Makioka.


Généralement, les chansons et musiques populaires sont désignées par le mot minyo, comme dans le reste du Japon, mais dans les Ryukyu, un nouveau mot est apparu dans les années 1970 pour désigner les versions plus modernes de ces chansons : shima uta ou chansons des îles. Lors des grands festivals, comme celui du bon qui a lieu à la fin de l’été durant le septième mois lunaire et qui honore les ancêtres, les habitants se rassemblent. Ces festivités sont accompagnées de musique et de danses dont la forme la plus populaire est l’eisa, une danse en rond accompagnée de sanshin et de percussions. Le katcharsee est un autre style de danse très connu, également accompagné de sanshin. Les participants bougent les bras et les mains mais très peu le bas du corps, ce qui ressemble fort aux danses de Thaïlande et d’Indonésie. Il est interprété lors de mariages, et parfois lors des funérailles. L’eisa et le katcharsee ont inspiré les artistes qui ont modernisé les musiques des Ryukyu. (ASDS)

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