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Les années 1970 : New Sound & idoru pop


Happy End (sur la pochette de l'album Kazemachi roman)
Dans les années 1970, le Japon va inventer de nouveaux styles pop s'écartant des modèles anglo-saxons. La nouvelle musique sera partagé entre deux pôles, celui réclamant plus d'autonomie pour les artistes et celui entièrement contrôlé par les maisons de disques. Un nouveau chapitre important de la musique japonaise sera écrit par le groupe Happy End.

Fondé en 1970 par Haruomi Hosono et Takashi Matsumoto après la séparation de leur précédent groupe Apryl Fool, Happy End, , ou Happii Endo.  (comprenant désormais Shigeru Suzuki et Eiichi Ohtaki) prend une décision radicale à l’époque, celle de chanter en japonais. Si la langue était considérée comme une évidence pour l’enka et le kayokyoku, ce choix va alors entraîner une importante controverse. Les nouveaux traditionalistes du rock considéraient que celui-ci ne pouvait exister qu’en anglais, la langue de ses origines. Le succès du deuxième album du groupe, Kazemachi Roman, en 1971, va bouleverser cette notion.


En quelques années à peine, jusqu’en 1973, le groupe provoquera un réel bouleversement, et sa fin annonce le début de ce qu’on appellera la new music (nyu myujikku), une musique inspirée de leur exemple. Contrairement à la génération précédente, les musiciens chercheront à développer une personnalité indépendante, plus introspective, avec un souci d’authenticité et une sensibilité folk. Ils ne seront plus de simples interprètes, mais des auteurs-compositeurs, écrivant leurs propres textes et leur propre musique. Cette nouvelle scène comptera des figures comme Yosui Inoué, Yumi Matsutoya, Minako Yoshida, Miyuki Nakajima, les groupes Kaguyahime et Sugar Babe (avec Tatsuro Yamashita, futur personnage clé de la city pop).


Parallèlement à ce mouvement se développe ce qu’on peut presque voir comme son contraire : la idol pop – ou idoru pop. Opposé de la new music dans sa conception et sa recherche d’une médiatisation outrancière, c’est une musique de producteurs avec des vedettes soutenues par une industrie du disque puissante, visant le succès commercial à tout prix. De grands noms sortent du lot : Momoe Yamaguchi, Masako Mori, Junko Sakurada, Pink Lady, The Candies, et bien sûr Seiko Matsuda. Le ton est ici celui d’une bubblegum pop, annonciatrice de la future hyperpop ou de la j-pop. Beaucoup de ces artistes ont été sélectionnées ou « fabriquées » par les maisons de disques. Leur choix se basait généralement sur une vision conservatrice et réductrice de la femme japonaise, innocente et kawaii. Mais le milieu des idoru est régulièrement secoué par des scandales, des dépressions, voire des suicides, qui révèlent la face sombre de cette industrie compétitive et dépourvue de pitié. 


Pour ces raisons, ce style va évoluer vers une pop commerciale plus mature avec des chanteuses à la personnalité plus complexe et plus affirmée, comme Akina Nakamori, Namie Amuro, Tomomi Kahala, ou encore les groupes Globe et TRF, ainsi que plus tard des projets semi-parodiques comme Tommy February6. Cette tendance sera notamment entretenue dans le milieu alternatif des labels indépendants, avec des artistes inclassables comme Jun Togawa (en solo ou avec Guernica ou les Yapoos), Akiko Yano ou Miharu Koshi, proches du nouveau mouvement de la technopop. (BD)


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