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Musiques modernes d’Okinawa – la génération de l’après-guerre


Seijin Noborikawa et Misako Oshiro (pochette de l’album Duet)
Après la Seconde Guerre mondiale apparaît à Okinawa une nouvelle génération de musiciens qui mettent en avant les traditions des îles en les modernisant.

A la fin du 19e siècle, de nombreux Okinawaïens ont émigré à Hawaï, au Brésil, en Asie du Sud-Est et dans la région du Kansai, autour d’Osaka, pour trouver du travail. Ils ont emporté leurs musiques et ont été influencés par les traditions de leur pays d’adoption. Le musicien Choki Fukuhara (1903-81) a eu un rôle important dans la diffusion des artistes des Ryukyu en fondant en 1926 le label Marufuku Records. Il habitait alors à Osaka, où vivaient de nombreux Okinawaïens qui avaient la nostalgie de la musique des îles. Dans ses propres enregistrements, il combine le sanshin à d’autres instruments comme le violon, l’accordéon, la mandoline, modernisant par la même occasion les musiques mais il joue également les airs traditionnels.


Beaucoup de musiciens ont commencé leur carrière dans le cadre des mo-ashibi, les fêtes où se rencontraient les habitants des îles pour se divertir. Le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale a provoqué leur interdiction. Suite à la défaite du Japon, l’archipel a été occupé pendant plusieurs décennies par les Américains. Les artistes locaux ont alors perpétué leurs traditions pour exprimer les sentiments de la population et restaurer leur fierté mais ils ont également été influencés par la culture américaine et ont copié dès les années 1950 les styles pop et rock. Continuant son travail commencé dans les années 1920, le label Marufuku a sorti les disques de ces artistes.


La première génération d’après-guerre est composée entre autres de Rinsho Kadekaru, Shoei Kina et Seijin Noborikawa. Au fil du temps, ils se sont fait connaître partout dans le monde. Rinsho Kadekaru (1920-99) est le maître incontesté du sanshin et du minyo d’Okinawa. Il a commencé à jouer de son instrument à l’âge de sept ans et à quinze ans, il participait comme musicien aux festivités de mo-ashibi. Il a enregistré ses premiers disques dans les années 1950 et a continué à jouer jusqu’à son décès en 1999, improvisant souvent de nouvelles paroles pour les chansons traditionnelles. Il a pris sous son aile Seijin Noborikawa (1932-2013) qui a également commencé sa carrière dans les années 1950. Ce dernier a enregistré des morceaux avec Sadao China mais aussi avec le groupe rock Soul Flower Union. Shoei Kina (1920-2009) était un artiste très populaire dans les clubs locaux, partout à Okinawa. Il était connu pour son jeu très rapide au sanshin mais était aussi guitariste et a enregistré de nombreux morceaux qui suivent de près ou de loin des traditions du minyo d’Okinawa. « Kayoibune » est une de ses chansons les plus connues mais ne possède que peu de sonorités des îles.


Parmi les artistes féminines, il faut citer les groupes Deigo Musume et Four Sisters qui se sont formés dans les années 1960 et qui sont composés tous deux de quatre sœurs. Nenes prendra un modèle similaire au début des années 1990. Yuki Yamazato (1937) et Misako Oshiro (1936-2021) sont également deux chanteuses importantes qui ont enregistré des disques avec Rinsho Kadekaru et ont continué leur carrière jusqu’aux années 1990 et 2000. (ASDS)


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