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Musiques religieuses du Japon : bouddhisme et shintoïsme


cérémonie de la secte Tendai (via Youtube)
Les musiques sacrées japonaises se répartissent entre les deux religions principales de l’archipel: le bouddhisme et le shintoïsme. Le premier est d’origine étrangère mais a connu au Japon une évolution particulière. Le second remonte à la plus haute antiquité du pays et a connu plusieurs phases distinctes.

Signifiant littéralement « la voix des dieux », le culte shinto est un ensemble de croyances très anciennes, mêlant des éléments animistes et polythéistes. Il associe une mythologie et une cosmogonie particulière - centrée autour de la figure de la déesse du soleil, Amaterasu, et de son petit-fils Ninigi, qui a apporté le riz sur Terre – à la vénération des esprits, les kamis. Ces esprits sont innombrables et présents en toutes choses ; ils ne sont ni bons ni mauvais mais leur influence sur la vie des humains est déterminante. 


Au cours de l’histoire, le shintoïsme a été détourné pour devenir un instrument nationaliste, au service du pouvoir impérial, jusqu’à devenir une religion d’état accordant à l’empereur un statut divin. Cette dérive a poussé la population à se détourner de la religion au sortir de la Seconde Guerre mondiale. La musique shintoïste accompagne les divers rituels de kagura, soit impériaux (mikagura) soit populaires (satokagura), et comprend des danses et des chants en hommage aux kamis et au dieux. Ces traditions musicales ont eu une influence décisive sur la création de styles comme le gagaku ou le bugaku, ainsi que sur le théâtre nô et kyogen. 


La musique bouddhiste est issue des rituels importés de Chine et de Corée au Japon entre le 5e et 6e siècle de notre ère. À l’origine tiré des traditions brahmaniques indiennes, le chant bouddhiste chinois a développé une forme propre, le shômyô, qui sera transmise au Japon par les missionnaires de l’époque Tang. Lorsque le bouddhisme a connu un déclin presque définitif en Chine, c’est la version japonaise de cette tradition qui a survécu seule, et évolué en se détachant progressivement des modèles originaux. 


Il existe deux styles principaux de shômyô, celui de la secte Tendaï et celui de la secte Shingon. Bien que compatibles à l’époque de leur création, les deux types ont évolué séparément jusqu’à rendre aujourd’hui impossible une célébration commune. Les conflits violents entre les sectes ont encore compliqué le maintien de la tradition et de nombreuses écoles de shômyô apparaissent, se répartissant une gamme allant du plus strict formalisme au populisme le plus laxiste. 


Le répertoire du shômyô est constitué de chants liturgiques, en trois langues – sanskrit, chinois et japonais - et est habituellement chanté par les moines bouddhistes, sans accompagnement musical. L’accent est mis sur le contrôle de la respiration et sur l’expression de la voix.


Le terme de shômyô signifie littéralement « voix claire » et désigne donc avant tout une musique vocale, basée sur le chant et la récitation liturgique, interprétée généralement par un officiant principal et un chœur. Les textes peuvent être de plusieurs types, louanges, prières, offrandes, salutations, confessions, etc. L'accompagnement musical est restreint, parfois même absent, et consiste avant tout en ponctuations et en scansions rythmiques offertes par des instruments à percussion: cymbales, gongs, cloches, tambours, et divers blocs de bois dont le fameux gyoban, en forme de poisson. L'évolution du shômyô a suivi celle du gagaku, la musique de cour, et les modes chantés de l'un s'inspirent de la théorie musicale de l'autre. (BD) 


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