L'Ukraine
Les premières traces du pays remontent au 9e siècle, où se forme la principauté de Kyiv qui se développe jusqu’au 13e siècle, époque à laquelle le territoire est démantelé par plusieurs invasions successives : les Mongols tout d’abord, puis la république des Deux Nations (alliance de la Pologne et de la Lituanie) et l’Empire Ottoman. Une partie du pays intègre l’Empire austro-hongrois tandis que l’Hetmanat cosaque, au centre, un temps indépendant, est finalement soumis par l’Empire russe.
Réunifiée et brièvement indépendante durant la révolution soviétique, l’Ukraine est finalement intégrée à l’URSS en 1919, devient la république socialiste soviétique d’Ukraine et intègre en 1939 les derniers territoires ukrainiens de l’ouest, la république de Galicie, qui avait jusque-là échappé à la domination russe. Le pays subit alors le joug stalinien, ses purges, ses famines organisées et des déportations de masse. L’invasion allemande causera ensuite des dommages et des pertes énormes dans la population. L’Ukraine de l’après-guerre connait un traitement plus favorable au sein de l’URSS, mais la fin de la période soviétique est marquée en 1986 par la catastrophe nucléaire de Tchernobyl dont les conséquences humaines, économiques et environnementales se font toujours sentir aujourd’hui.
Après la dislocation de l’Union soviétique en 1991, l’Ukraine recouvre sa souveraineté et entame son indépendance dans une ambiance marquée par l’opposition entre le camp favorable à un rapprochement de l’Union européenne et le camp russophile, jusqu’à la révolution orange de 2004, qui voir les pro-européens l’emporter. La tension persiste, notamment à l’est et en Crimée, où les séparatistes pro-russes déclenchent une guerre civile. La fédération de Vladimir Poutine intervient une première fois en 2014 pour s’emparer de la Crimée, puis en 2022 où les troupes russes tentent d’envahir le pays.
La culture ukrainienne est depuis plusieurs siècles en résistance contre la russification entamée par l’empire tsariste et poursuivie par l’Union soviétique. La langue, la littérature et la musique ukrainiennes ont ainsi longtemps été menacées de disparition et ont été préservées tant bien que mal ou recréées après l’indépendance du pays. La musique ukrainienne est avant tout vocale, et chorale, marquée par la culture religieuse orthodoxe et par d’anciens rituels païens, mais aussi par les chants cosaques et la tradition des kobzar, musiciens itinérants aveugles s’accompagnant à la bandoura, à la kobza ou à la lira. Aujourd’hui, après des années de fakelore soviétique, les musiciens cherchent à retrouver les traditions authentiques du pays, tout en s’ouvrant aux influences pop et rock occidentales. (Benoit Deuxant)