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Le Venezuela


Caracas, une photo de Bona Lee (Unsplash)
Pays d’Amérique du Sud, le Venezuela possède une culture qui mélange influences amérindiennes, africaines et espagnoles et qui se décline en divers types de musiques. Certaines sont liées aux traditions du passé, d’autres sont partagées avec le reste du continent.

Situé au nord de l’Amérique du Sud, le Venezuela est bordé par la mer des Caraïbes où se trouvent les Antilles Néerlandaises (Aruba, Bonnaire et Curaçao) ainsi que Trinité-et-Tobago, et partage des frontières avec le Guyana, le Brésil et la Colombie. Le paysage est marqué par l’extrémité de la cordillère des Andes qui traverse le pays d’est en ouest, par de vastes plaines centrales appelées llanos occupant le bassin de l’Orénoque, par le massif guyanais au sud-est, qui est à la limite de la forêt amazonienne, et par 72 îles dans la mer des Caraïbes. La population est essentiellement composée de métis qui témoignent du brassage des populations amérindiennes, afro-américaines et espagnoles.


Habité à l’époque précolombienne par divers peuples comme les Kalinago, les Arawaks et les Cumanagotos, le territoire est atteint par Christophe Colomb en 1498 lors de son troisième voyage. Les navigateurs espagnols qui explorent la région dans les années qui suivent sont marqués par la ressemblance de la baie de Maracaibo avec Venise et nomment ces contrées Venezuela ou « petite Venise ». Une autre hypothèse affirme une origine indigène et renvoie au nom d’un peuple local. La colonisation proprement dite commence au début du 16e siècle. Dès la fin du 18e siècle et au début du 19e siècle, des mouvements autonomistes voient le jour. Le 5 juillet 1811, la Grande Colombie (un territoire incluant le Venezuela et la Colombie) se déclare indépendante et Simón Bolívar entame une lutte contre les Espagnols pour la construction d’une nouvelle nation. Le Venezuela devient un état souverain à part entière en 1830, se séparant de la Colombie. Jusqu’au milieu du 20e siècle, la région est marquée par l’autocratie, les dictatures militaires et des guerres civiles. En 1958, une démocratie est installée et le pays devient très prospère, basant son économie sur le pétrole dont il possède une immense réserve.


A partir des années 1980, le pays connaît crise après crise, et la population qui se voit ruinée se soulève régulièrement. En 1992, Hugo Chávez arrive au pouvoir suite à un coup d’état. Il mène une politique qui permet la réduction des inégalités et une diminution du taux de pauvreté en augmentant la dette publique et en s’appuyant sur l’envolée du prix du pétrole. Cette situation se retourne contre lui quand les cours s’effondrent en 2008. Nicolás Maduro prend le relais en 2013 et s’accroche depuis au pouvoir, faussant les résultats de diverses élections, y compris probablement celles de juillet 2024. Depuis une quinzaine d’années, le Venezuela traverse une profonde crise économique, marquée par l’hyperinflation et la politique autoritaire et imprévisible du président Maduro, très éloignée de celle d’Hugo Chavez. Les coupures d’électricité et d’eau sont récurrentes, certains produits de première nécessité sont en pénurie. Les manifestations et protestations sont régulières et violentes, les droits civiques sont limités, la presse est muselée et la corruption est extrême. Ceci a créé un sentiment d’insécurité généralisé qui a poussé de nombreux Vénézuéliens à quitter le pays. Depuis 1999, mais surtout 2015, 7,7 millions d’habitants (quasi un quart de la population) ont émigré dans les pays voisins et ailleurs dans le monde, tentant d’y trouver une vie meilleure. Les sanctions économiques mises en place par les États-Unis, l’Union Européenne et d’autres nations occidentales ainsi que le chaos des élections contestées de 2024 n’augurent guère un avenir meilleur dans l’immédiat.


La culture vénézuélienne est diverse et complexe. Elle a été influencée par les différents peuples qui ont occupé son territoire au fil des siècles, depuis les ethnies amérindiennes du bassin de l’Amazonie aux colons qui ont amené la culture hispanique, en passant par les esclaves importés d’Afrique. Les musiques sont mélangées, mais possèdent des traits dominants selon les styles : percussions afro-américaines imprégnées de christianisme, harpes et guitares des plaines aux sonorités espagnoles et musiques qui se retrouvent dans toute l’Amérique Latine, du merengue à la salsa. Une scène rock expérimentale a émergé durant les années 1970, tandis que le pays se développait grâce à une nouvelle prospérité. Les arts étaient soutenus par le gouvernement et ont permis à beaucoup de musiciens de s’épanouir. Depuis la crise économique de ces quinze dernières années, beaucoup d’artistes ont émigré mais une scène locale survit tant bien que mal, jouant différents styles de musique dont le changa tuki est sans doute le plus étonnant et percutant. (ASDS)

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