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L'Ethiopie


St. George Church, Lalibela, Ethiopia, une photo de mulugeta wolde (via Unsplash)
L'Ethiopie est un pays à la diversité musicale très riche, des chants religieux millénaires à l'éthiojazz des années 1960.

Pays de la corne de l’Afrique, l’Éthiopie est bordée au nord par le Soudan, à l’ouest par le Soudan du Sud, au sud par le Kenya et la Somalie et à l’est par l’Érythrée et Djibouti. Depuis l’indépendance de l’Érythrée, ancienne province éthiopienne, le pays n’a plus d’accès à la mer. Il possède une géographie très variée, principalement constituée de haut plateaux (entre 1800 et 3000 m d’altitude) s’étendant entre le désert du Danakil (dans la dépression de l’Afar, à 120 m sous le niveau de la mer) et le massif du Siemen, dont le Mont Ras Dashan est le sommet, culminant à 4550m. Construite à 2 400 m d'altitude, la capitale Addis-Abeba (« nouvelle fleur » en oromo), est la plus élevée d’Afrique (et la quatrième du monde). Le pays est le deuxième pays le plus peuplé du continent, avec près de 111 millions d’habitants, et le dixième en superficie.


On considère l’Éthiopie comme l’un des « berceaux de l’humanité» et on y a découvert les traces des plus anciens hominidés, dont Lucy, qu’on estime avoir vécu il y a 3,18 millions d'années. L’histoire du pays est longue et tourmentée. On la fait généralement débuter vers le 3e millénaire avant notre ère avec le pays de Pount, mentionné dans les récits de l’Égypte antique. La première culture importante est le royaume D’mt, assemblant cultures locales et populations venues du Royaume de Saba. Le pays deviendra un empire important de la région avec le royaume d’Aksoum, qui verra l’installation de populations juives, grecques et arabes. C’est en 330 que le négus (ou roi) d’Aksoum se convertit au christianisme, faisant de l’Éthiopie la deuxième plus ancienne nation chrétienne au monde, après l’Arménie, possédant sa propre Église orthodoxe tewahedo éthiopienne.


L’Éthiopie est un des deux seuls pays africains (avec le Libéria) à avoir conservé son indépendance durant la période coloniale, repoussant les invasions égyptienne, ottomane, portugaise, anglaise et celle des mahdistes soudanais, ainsi que les troupes italiennes. Défaite en 1896 lors de la célèbre bataille d’Adoua, l’Italie prendra sa revanche en 1935, lorsque les troupes fascistes occuperont partiellement le pays malgré une résistance farouche des troupes de l’empereur Hailé Sélassié. Ce dernier entame après la libération une « nouvelle ère » de modernisation, mais est renversé en 1974 par un putsch militaire. Le régime Derg qui s’installe alors est une république socialiste, soutenue par le bloc de l’Est. Les premières années sont assez progressistes, marquées par de grandes campagnes d’alphabétisation, de réforme agraire et l’intégration des minorités, notamment musulmanes. Mais le régime se durcit à la fin de 1976 et se lance dans une période de répression sanglante de ses opposants, appelée « la terreur rouge ».


L’histoire depuis l’après-guerre est marquée par de nombreux conflits entre le pouvoir central et les différentes régions, notamment avec les provinces du Tigré et l’Érythrée. C’est une coalition rassemblant rebelles opposé au Derg et indépendantistes de ces deux provinces qui renverse le régime en 1991, avec pour corollaire l’indépendance de l’Érythrée. Les hostilités ne cessent pas pour autant, marquées par les guerres successives entre les deux pays, et par les combats violents entre Addis-Abeba et les rebelles du Tigré qui ont repris en 2020. Cet état de guerre et les sécheresses récurrentes sont la cause de nombreuses crises alimentaires.


La culture éthiopienne et sa musique sont bien évidemment le reflet de cette très longue histoire. Le répertoire religieux est principalement marqué par la religion orthodoxe éthiopienne, mais aussi par le judaïsme et l’islam. La musique populaire est principalement interprétée par des bardes, les Azmaris, qui s’accompagnent au luth masenqo ou à la lyre krar, typiques de la région. Dès les années 1920, une forme de musique moderne est apparue. Cette fusion entre rythmes et modes éthiopiens et instruments occidentaux a donné naissance à ce qu’on nomme aujourd’hui l’éthio-jazz, dont l’âge d’or débute vers 1968 et auquel la dictature militaire du Derg met fin en instaurant censure et couvre-feu. Après des années de silence, et parfois d’émigration forcée à l’étranger, les artistes de cette époque ont connu un second souffle depuis les années 1990, tandis que la scène contemporaine s’inspire à la fois de leur héritage et de l’influence des musiques rap, pop, reggae et africaine. (BD)


 

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