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La Côte d’Ivoire


Marché traditionnel d'Adjamé à Abidjan, Côte d'Ivoire (photo Zenman via wikipédia)
Pays d’Afrique de l’Ouest, la Côte d'Ivoire est le pays du ziglibithy, du zouglou et du coupé-décalé. Il abrite également une importante scène reggae et hip hop.

La Côte d’Ivoire est un pays d’Afrique de l’Ouest, bordé au sud par l’Océan Atlantique, dans le golfe de Guinée. Ses voisins sont la Guinée au nord, le Libéria à l’ouest, le Mali au nord-ouest, le Burkina Faso au nord-est et le Ghana à l’est. Sa capitale est Yamoussoukro, au centre du pays, mais la ville la plus peuplée et la plus importante économiquement est le port d’Abidjan. La population du pays représente un peu moins de trente millions d’habitants, répartis entre cinq groupes ethniques principaux, représentant 78 langues auxquelles s’ajoute le français, hérité de la colonisation en tant que langue vehiculaire.


La région a été peuplée depuis la période néolithique au plus tard, mais la plupart des populations actuelles s’y sont installées depuis une dizaine de siècles. Les Sénoufos et les Malinkés (ou Mandingues) sont venus du nord, les Baoulés, les Agnis et les Abrons (tous membres du groupe akan) de l'est, tandis que les Bétés et les Wés (du groupe krou) sont arrivés de l’ouest. Plusieurs de ces peuples fondent des états, comme les royaumes Baoulé, Gyaaaman, Assinie et l’empire Kong, remplaçant progressivement les anciennes chefferies.


Les premiers contacts avec les Européens auront lieu dès le 15e siècle. Les explorateurs et les marchands français et portugais donneront sans le vouloir son nom actuel au pays. Ces parties de l’Afrique étaient désignées par les marchandises qu’elles produisaient : la Côte d’Or (l’actuel Ghana), la Côte du Poivre (l’actuel Libéria), la Côte des Esclaves (comprenant le Togo, le Bénin et le Nigéria) et la Côte d’Ivoire. L’installation de comptoirs par les Français se transformera, au gré des alliances, des achats et des conquêtes, en l’établissement d’un protectorat en 1843, transformé purement et simplement en colonie en 1893, malgré la résistance d’une grande partie de la population, notamment de l’empire Ouassoulou qui mènera la guerre jusqu’à la fin du siècle.


Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le pays va assister à la montée en puissance de Félix Houphouët-Boigny. Toute sa vie il cherchera à maintenir de bonnes relations entre la Côte d’Ivoire et la France, et ne proclamera, dit-on, qu’à contrecœur l’indépendance en 1960. Il sera le principal artisan d’une politique qu’il avait nommé Françafrique, soutenant les intérêts politiques français dans la région, luttant contre les mouvements sécessionnistes et communistes africains. Il instaurera un règne sans partage, écartant ou éliminant toute opposition.


D’abord stable et florissant, le pays sera touché par la crise économique dans les années 1980 et le gouvernement sera critiqué pour sa gestion de la situation, sa corruption et pour les grands travaux de prestige entamés par Houphouët-Boigny pour transformer son village natal, Yamoussoukro, en capitale de luxe avec aéroport et cathédrale. A sa mort en 1993, c’est son successeur désigné, Henri Konan Bédié, qui prend le pouvoir. Il poursuivra la politique autoritaire de son prédécesseur, y ajoutant des éléments ethno-nationalistes, stigmatisant plusieurs parties de la population, notamment pour lutter contre son rival, Alassane Ouattara, originaire du nord et considéré comme un Burkinabé.


En 1999 un coup d’état écarte Bédié. Un conflit violent éclate alors entre les partisans de Laurent Gbagbo, ancien chef de l’opposition exilé par Houphouët-Boigny, et le général Guéï, tous deux candidats aux élections. Gbagbo est élu mais un nouveau coup d’état en 2002 déclenche une guerre civile. Les rebelles sont repoussés au nord où ils se rassemblent sous le nom de Forces Nouvelles tandis que le sud est contrôlé par les forces loyalistes du président Gbagbo, aidé par la France et les casques bleus de l’ONU. Après une succession de combats et de cessez-le-feu, des pourparlers aboutissent en 2007 à un partage du pouvoir entre le FPI, le parti du président, et les formations de l’opposition.


La situation se calme jusqu’aux élections suivantes où les deux candidats, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, se proclament tous deux vainqueurs, déclenchant une nouvelle guerre civile, qui se termine en avril 2011, par l’assaut à la résidence présidentielle, et la capture de l’ex-président qui est incarcéré auprès de la cour pénale internationale de La Haye (qui l’a acquitté en 2019). Alassane Ouattara est devenu président en mai 2011 et a été élu pour trois mandats consécutifs.


La culture de la Côte d’Ivoire reflète sa diversité ethnique, linguistique et religieuse. La musique traditionnelle coexiste aujourd’hui avec des genres modernes apparus dans les années 1970 comme le ziglibithy, les années 1990 comme le zouglou ou les années 2000 comme le coupé-décalé. Le pays connait également une importante scène rap et reggae avec des figures comme Alpha Blondy et Tiken Jah Fakoly. (BD)

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